Noir retro - Editions Plon, 2010.

Pour les amateurs de vieux bidules populaires tout bizarres, les occasions de se réjouir en librairie sont assez rares. Alors le jour où j'ai appris que Plon, éditeur dont je n'attends à peu près rien, sortait une collection de rééditions de vieux polars de gare (mais pas que), mon sang s'est mis à imiter les flots du Yang-Tsé-Kiang à l'intérieur de mes veines, débordant de mon corps tel un tsunami horrifique. En gros j'étais jouasse. Au programme des festivités de "Noir retro", deux titres déjà parus en librairie:
Attention les fauves de Brice Pelman, un roman noir à peu près bien mais hélas pas transcendant sorti au Fleuve Noir en 81.
Le topo: deux jumeaux, Marieke et Patrick, vivent avec leur mère sur les hauteurs de Nice. Jourdain, leur voisin un peu malade des boyaux de la tête et de la zigounette, viole la mère et la tue en l'étouffant. Les enfants découvrent le corps de Doria et décident alors de tout faire pour éviter la pension. Un seul moyen s'impose à eux, faire comme si leur mère était toujours en vie, ne prévenir personne. On se doute bien qu'une telle situation est intenable. Débute alors un huis-clos assez captivant tout de même, tendu, noir et bien mené malgré une écriture assez pauvre qui plombe un peu le sujet du livre qui lui, était taillé dans l'or le plus pur. Un peu dommage mais tout cela n'est pas bien grave car le deuxième titre est un classique d'Auguste le Breton, Du rififi chez les femmes! Et c'est encore moins grave car on annonce pour les prochains mois Rictus de Ferrière, Le demi-sel d'André Héléna (grandiose!), Le doulos de Lesou et Noël au chaud de G.J. Arnaud !
Pour couronner le tout, les maquettes ont de la gueule (V.Podevin à la création graphique, dites moi que c'est une blague), c'est moins de 10 euros et c'est foutrement bien fait (petit topo sur l'auteur, bibliographie, reproduction des couvertures originales). Manquait qu'une préface mais on n'a pas tellement envie de reprocher quoi que ce soit à une si noble initiative!
D'ailleurs, Nathalie Carpentier, très chère directrice de cette collection, j'ignore qui vous êtes mais je vous aime de tout mon sang!